Rapport : les cas de cancer du poumon et les décès sont en baisse aux États-Unis

au cancer du poumon a chuté aux États-Unis. Les résultats ont été révélés dans le rapport annuel sur le cancer de l’ACS, publié dans  CA: A Cancer Journal for Clinicians.

Le rapport

Selon les données du rapport de l’ACS, les taux de mortalité par cancer du poumon ont diminué de 54 % chez les hommes de 1990 à 2018 et de 30 % chez les femmes de 2002 à 2018. De 2009 à 2018, la diminution annuelle des décès par cancer du poumon a doublé, passant de 2,4 % à 5 %.

Les chercheurs ont noté que la baisse de la mortalité par cancer du poumon entraîne une diminution de la mortalité globale par cancer aux États-Unis. Dans leur rapport, les auteurs ont écrit que « l’amélioration des traitements a accéléré les progrès contre le cancer du poumon et a entraîné une baisse record de la mortalité globale par cancer, malgré un ralentissement de la progression d’autres cancers courants ».

Le taux global de mortalité par cancer a diminué de manière continue depuis son pic de 1991 jusqu’en 2018, pour une baisse totale de 31 %. La baisse à long terme de la mortalité s’est arrêtée pour le cancer de la prostate et a ralenti pour les cancers du sein et colorectal, mais s’est accélérée pour le cancer du poumon, ce qui représente près de la moitié de la baisse totale de la mortalité de 2014 à 2018.

Les chercheurs soulignent que cette baisse se traduit par 3,2 millions de décès par cancer de moins que ce qui se serait produit si les taux de pointe s’étaient maintenus.

Cancer du poumon : faits essentiels

Le cancer du poumon est le deuxième cancer le plus fréquent chez les hommes et les femmes . Chez les hommes, le cancer de la prostate est plus fréquent. Chez les femmes, le cancer du sein est plus fréquent. De plus, la plupart des personnes diagnostiquées d’un cancer du poumon ont 65 ans ou plus.

Bien que le cancer du poumon ne soit pas la forme de cancer la plus courante, il représente près de 25 % de tous les décès par cancer.  Chaque année, plus de personnes meurent du cancer du poumon que des cancers du côlon, du sein et de la prostate réunis.

Pourquoi la mortalité due au cancer du poumon est en baisse

« Ces informations sont très enthousiasmantes et devraient continuer à donner de l’espoir à nos patients atteints d’un cancer du poumon », déclare à Health Life Guide le Dr Anne Tsao, professeur et chef de section d’oncologie médicale thoracique/tête et cou au MD Anderson Cancer Center de l’Université du Texas.

Le Dr Jack Jacoub, oncologue médical et directeur médical du MemorialCare Cancer Institute au Orange Coast Medical Center de Fountain Valley, en Californie, est du même avis. « C’est une bonne nouvelle, et le taux de mortalité par cancer est plus élevé lorsque le cancer du poumon est touché », explique-t-il à Health Life Guide.

Qu’est-ce qui explique la baisse constante de la mortalité due au cancer du poumon ? Les experts estiment qu’il y a plusieurs raisons à cela.

Diminution du taux de tabagisme

Le fait que moins de personnes fument a également contribué à une « baisse continue des taux de développement du cancer du poumon, qui peut survenir de nombreuses années après l’exposition au tabac », explique à Health Life Guide le Dr Andreas Saltos, oncologue médical et directeur médical de la recherche clinique au département d’oncologie thoracique du Moffitt Cancer Center.

Amélioration du dépistage

Saltos ajoute que l’amélioration des méthodes de diagnostic du cancer du poumon est une autre raison de ce déclin. « Le dépistage du cancer du poumon, par tomodensitométrie à faible dose chez la population concernée ayant des antécédents de tabagisme, est désormais plus largement reconnu et utilisé aux États-Unis », explique Saltos, ajoutant que cette méthode permet de « détecter de nombreux cas de cancer du poumon à un stade plus précoce ».

Un meilleur traitement

Jacoub explique qu’autrefois, tous les patients atteints d’un cancer du poumon recevaient des traitements similaires, quel que soit le type de cancer dont ils souffraient. Désormais, le traitement est administré aux patients « en fonction de leur forme particulière de cancer du poumon ».

Grâce au changement d’approche thérapeutique, les personnes atteintes d’un cancer du poumon survivent « deux, trois, quatre, cinq ans ou plus, même avec une maladie métastatique à laquelle on n’aurait donné que quelques mois à vivre dans le passé », affirme Jacoub.

Saltos ajoute que les traitements d’immunothérapie et les thérapies génétiquement ciblées qui ont été introduits contribuent également à augmenter les taux de survie.

L’avenir de la mortalité due au cancer du poumon

Les auteurs du rapport ont déclaré qu’ils s’attendent à une nouvelle baisse à court terme des diagnostics de cancer, car les gens retardent les soins pendant la pandémie de COVID-19 .

Les chercheurs ont également noté qu’ils s’attendent à ce que davantage de personnes soient diagnostiquées à un stade ultérieur. Jacoub souligne qu’un diagnostic précoce est préférable pour n’importe quel cancer, car il « améliore généralement les résultats ».

Malgré tout, les experts continuent d’espérer que le nombre de décès liés au cancer du poumon continuera de diminuer. « Nous réalisons des progrès et avons un impact », déclare Tsao. « Même si nous pouvons désormais améliorer et prolonger la vie de nos patients atteints de cancer du poumon, nous devons continuer à faire progresser la recherche sur le profilage moléculaire, les nouvelles thérapies ciblées et les immunothérapies. »

Saltos ne s’attend pas à ce que la baisse des décès par cancer du poumon s’arrête. « Nous continuons d’observer des améliorations progressives dans les options de traitement et les résultats, au-delà des avancées réalisées il y a cinq à dix ans. Il y a de l’espoir que cette tendance à la baisse de la mortalité se poursuive à l’avenir. »  

Jacoub est du même avis et ajoute : « Il y a une dynamique qui se construit. »